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D1 – Sabrina DELANNOY (PSG) : « Un nouveau souffle »

Après son nul à Guingamp (1-1), le PSG sera à la recherche de sa première victoire de la saison ce week-end face à Saint-Etienne. La capitaine du PSG, Sabrina Delannoy, estime qu'il ne faudra "pas prendre à légère" les Stéphanoises.



D1 – Sabrina DELANNOY (PSG) : « Un nouveau souffle »
Sabrina, ça fait quoi de faire partie du nouveau PSG ?
C’est sûr que c’est un renouveau, pleins de choses ont changé… Le staff a été complètement modifié, le groupe a été renouvelé de moitié, les conditions d’entrainements ne sont plus du tout les mêmes. Cela donne un nouveau souffle et c’est plutôt motivant.

C’est comme si vous aviez changé de club ?
(rires) Oui mais on porte toujours le même maillot, ça, ça n’a pas changé. Mais c’est sûr que les ambitions et les moyens sont beaucoup plus grands.

Quel est le plus gros changement ?
Ce sont surtout les conditions d’entrainements : le fait de pouvoir s’entrainer sept à huit fois par semaine avec des horaires complètement décalées par rapport aux autres clubs. L’année dernière, nous étions à quatre entraînements par semaine le soir à partir 18h30. Là à 18h, j’ai fini ma journée ! On s’entraine la journée, soit le matin, soit l’après-midi. On peut aussi prendre le temps de travailler les détails qui font la différence comme les coups de pieds arrêtés, la vidéo, le tableau noir... Et puis le fait d’avoir un staff complètement pro qui a le temps d’individualiser les séances, de suivre individuellement chaque joueuse, c’est un plus. Tout ce temps en plus nous permet donc de travailler avec beaucoup plus de précision.

« Toutes les équipes vont nous attendre »

Vous trouvez que le club accorde plus de considération pour sa section féminine ?
Je ne sais pas si nous avons plus de considération parce qu’on se sentait déjà soutenu mais là le club nous donne les moyens de rivaliser avec les grandes équipes et a de grandes ambitions chez les filles et chez les garçons. A nous de profiter de la chance qu’on a de jouer au PSG parce qu’aujourd’hui, ça fait rêver beaucoup de jeunes et de joueuses de D1 d’évoluer dans un club professionnel comme Paris. Nous, on essaye juste de prendre du plaisir et de répondre aux exigences qui nous sont demandées.

Sportivement que peut viser le PSG cette saison ? L’Europe, au minimum ?
C’est sûr ! Quand on a goûté une fois à la Ligue des Champions, on a envie d’y retourner. On veut terminer dans les deux premiers pour rejouer cette ligue des champions la saison prochaine.

C’est trop tôt pour envisager le titre ?
Même si les moyens ont été mis dès cette année, le PSG a un projet à long terme. Cette année, on vise, au minimum, la deuxième place. Mais si on peut prendre la première, on ne se gênera pas.

Lyon est encore un ton au-dessus ?
Lyon, c’est un projet déjà ancré depuis plusieurs années et les filles ont l’habitude de jouer ensemble parce que l’effectif évolue peu. Nous, on a besoin de temps car il y a pas mal de nouvelles joueuses à intégrer, ça peut se faire très rapidement. Mais des équipes comme Juvisy, Montpellier, même si elles ont d’autres conditions d’entrainement, seront, je pense, les quatre équipes qui joueront la première place.

Ce nul contre Guingamp lors de la première journée (1-1) a un peu contrarié vos plans. Quelle analyse faites-vous de ce match ?
Toutes les équipes vont nous attendre cette année parce que le PSG nous a donné les moyens d’un club pro. Guingamp a montré d’énormes qualités et nous nous sommes peut-être fait un peu surprendre aussi parce que c’était le premier match sous la nouvelle ère. Là on a eu deux semaines pour bien travailler. On a à cœur d’aller chercher la victoire pour rester dans la course. On ne peut pas utiliser des jokers comme ça tous les week-ends. Il faut gagner tous nos matches.

« Contre Guingamp, on a joué en se posant trop de questions »

Le PSG avait débuté sa nouvelel ère en amical face à l'Ajax
Le PSG avait débuté sa nouvelel ère en amical face à l'Ajax
Qu’avez-vous corrigé ?
On a joué en se posant trop de questions car c’était le premier match. Il faut qu’on joue plus libéré. On a les qualités pour gagner ces matches. Il va falloir les appliquer et mettre plus d’agressivité car les clubs qui nous reçoivent ont beaucoup d’agressivité dans les duels. A nous de répondre présentes et d’être efficace devant le but. Avec ça, on devrait gagner (rires).

L’an dernier, vous aviez eu du mal à vous défaire de Saint-Etienne…
Tous les matches vont être compliqués car tous les clubs commencent à mettre les moyens dans le foot féminin. Saint-Etienne a terminé juste derrière les quatre grosses écuries l’an dernier et possède des joueuses avec un gros potentiel. Il faut se méfier, ne pas les prendre à la légère et faire le travail pour gagner.

Personnellement, vous avez un contrat fédéral comme les vingt autres joueuses. Avez-vous arrêté de travailler ?
J’ai réussi à conserver le travail que j’avais à la fondation PSG. J’avais un CDI de 28h l’an dernier, j’ai simplement diminué mon temps de travail et le club a fait, pour moi, un emploi du temps complètement sur mesure. Le club m’a fait confiance et m’a permis de continuer à travailler, j’en suis heureuse car c’était important pour moi de pouvoir le faire.

Pourquoi ?
Pour plusieurs raisons : d’abord parce qu’il faut penser à la reconversion. J’ai la chance d’avoir obtenu ce CDI à la sortie de mes études dans un travail avec plein d’opportunités, plein de responsabilités qui me plaît vraiment. Et puis j’ai toujours eu un emploi du temps très chargé depuis l’âge de 15-16 ans. J’allais toujours m’entraîner le soir à la suite d’une journée de cours ou de travail. Et même si devenir joueuse pro, c’était génial, j’avais besoin de conserver ce pied dans le monde professionnel. Cela fait partie de mon équilibre personnel depuis des années.

T.S.

Vendredi 21 Septembre 2012

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