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#D1Arkema - Duel des promus : Thierry UVENARD (HAC) : "On a su être efficace offensivement et défensivement"

Pour son premier match en D1 et la première victoire face au GPSO Issy, l'autre promu, l'entraîneur Thierry Uvenard et la capitaine Margaux Huaumé-Danet sont revenues à l'issue du match sur cette performance.



Thierry Uvenard (entraîneur du Havre)

Photo HAC Foot
Photo HAC Foot
On a vu sur le terrain un match accompli de la part de vos joueuses. Vous devez être comblé…

Oui, ça n’a pas été très joli. Mais quand on est promu et que l’on joue notre premier match en D1 de l’histoire, il faut surtout s’appuyer sur l’efficacité. On a été efficaces défensivement. Elles ont eu quelques situations, notamment sur la seconde période car il y a beaucoup de fatigue de notre côté. Les filles ont énormément couru et à un moment, ça craque. Mais on a su être efficace offensivement et défensivement, dans toutes les situations qu’on a eues.

Après on peut dire ce que l’on veut. Mais je fais toujours attention sur ce que je dis des adversaires. Il faut faire attention car sinon on a un retour de bâton à un moment donné. Ça, c’est un petit message. Je n’en dirais pas plus.

Réussir à sortir cette prestation malgré le contexte ne donne-t-il pas aussi de l’espoir sur la marge de progression de cette équipe et pour la suite de la saison ?

Totalement, il y a une très grosse marge de progression. Je suis arrivé ici en présaison avec 12 joueuses de D1 Arkema et le reste qui venait des moins de 19 ans. Les trois joueuses qui sont rentrées aujourd’hui sont des U19 qui n’ont jamais joué à ce niveau-là, ni même au niveau national dans leur catégorie. Donc on peut être fiers de cela.

Il faut aussi savoir que l’on a deux joueuses qui sont bloquées au pays (Maya Camille et Francisca Lara, ndlr), deux autres qui ont signé cette semaine (Ekaterina Tyryshkina et Berglind Bjorg Thorvaldsdottir, ndlr). En prime, on a encore un recrutement à faire, deux joueuses qui sont sur le carreau avec en plus ma capitaine depuis trois ans qui s’est fait les croisés (Jesse McDonough, ndlr). On a presque une équipe sur le carreau. Donc c’est sûr que l’on a une grande marge de progression avec cette équipe et avec les renforts.

Êtes-vous inquiet concernant la blessure de Lina Boussaha ?

Oui je suis inquiet car elle avait une petite douleur et à mon avis, je ne suis pas médecin mais, ça a dû céder. J’ai l’impression que c’est au niveau du pied, ça doit être un petit os du métatarse.

Margaux Huaumé-Danet (capitaine et milieu de terrain du Havre) : "Il ne faut pas qu’on s’enflamme et qu’on reste vigilantes"

Premier match en D1, premier large succès face à Issy. Quel est le sentiment après cette rencontre ?

On savoure car un duel entre promus n’est pas forcément un match facile à gagner. Il peut y avoir une certaine pression mais on a fait le travail. On a gagné et on envoie un message fort dès le début du championnat. C’était important de le faire pour nous ainsi que pour le club qui met beaucoup de moyens derrière nous.

Votre entraîneur parlait d’un match pas forcément beau à voir mais où vous avez su être efficaces. Est-ce aussi votre ressenti ?

C’est vrai qu’en temps normal dans notre jeu, on a plutôt tendance à conserver le ballon et à combiner. Aujourd’hui, on ne l’a pas fait car Issy mettait une bonne pression. Il y a aussi le fait qu’on est au début du championnat. Pendant six mois, on n’a pas joué en compétition. Même si on s’entraîne, on ne se rend pas compte à quel point c’est différent d’un match de championnat. Donc il y avait je pense un peu de tension sur le début de la rencontre. On a fait ce qu’il fallait faire. Ce n’était pas forcément beau mais le résultat est là et c’est l’essentiel.

Le fait de ne pas avoir encore un effectif au complet a aussi dû peser…

Le problème en ce moment avec les blessures, c’est que chaque semaine l’équipe est différente. Cette semaine, on a eu deux signatures, deux nouvelles joueuses qui vont devoir réapprendre à jouer avec nous également, plus les retours de blessure éventuels. Donc tout cela fait qu’on a beau essayer de mettre quelque chose en place, ce n’est pas facile quand on a souvent des joueuses qui se blessent ou qui reviennent. Mais l’important, ça reste notre très grosse cohésion. Ça passe par là aussi.

On a vu cette unité à la fin du match au moment de fêter la victoire. Comment vous prenez justement votre nouvelle responsabilité de capitaine au milieu de ce groupe ?

Effectivement, notre capitaine habituelle depuis deux ans s’est fait les croisés. Ce n’était pas facile sans elle. Mais le coach m’a donné le brassard car il a une certaine confiance en moi et je l’en remercie. Mon rôle, c’est d’unir tout le monde mais je pense qu’il n’y a même pas besoin. On est une équipe avec une grosse cohésion, on fait des soirées très fréquemment et on est toujours toutes ensembles. Après, je tente d’encourager les filles quand elles ont un petit coup de mou ou de leur redonner de l’énergie avec les paroles qu’il faut.

Mais même si j’ai le brassard, dans notre groupe on a beaucoup de cadres et je ne suis pas « la capitaine ». Moi, je porte juste le brassard mais on a énormément de cadres qui font le même travail que moi.

Sur l’importance de ces cadres, certaines connaissent l’exigence de la D1 féminine. Leur expérience à ce niveau a-t-elle aidé à préparer cette saison ?

Totalement. En plus, on a des recrues qui ont joué en D1 qui arrivent et qui vont ramener encore un peu plus d’expérience supplémentaire. Après, en plus de tout cela, on a également la force d’avoir un noyau dur. L’équipe existe depuis cinq ans, les américaines sont arrivées il y a trois ans, trois joueuses sont là depuis le début, moi avec Élodie (Policarpo, ndlr) on est ici depuis deux ans. On a vraiment un noyau dur qui est resté le même et que le coach a voulu conserver. Ça joue énormément car cela donne une certaine stabilité et les recrues viennent apporter leur expérience à ce noyau, ce qui permet derrière de faire du très bon travail.

Pour revenir au terrain, après ce premier succès face à un concurrent direct d’entrée, comment on se projette sur la suite du championnat ?

Alors déjà, il ne faut pas qu’on s’enflamme et qu’on reste vigilantes. Il va y avoir d’un côté les tops équipes où l’on sait que gagner contre elles, ce n’est pas forcément facile. Il va falloir qu’on mette des choses en place pour gagner des points. Et de l’autre, tous les autres matchs qui sont abordables, on les jouera à fond. Même si ce sera le cas lors de toutes les rencontres, on sait qu’il y a certains matchs qui seront plus importants que d’autres pour nous, notamment ces matchs face aux équipes de milieu de tableau.

Pour terminer sur les ambitions, le but cette année ? Le maintien ou viser plus haut ?

On vise plus haut. Pour nous, viser le maintien ça veut dire que l’on est fébrile et que l’on va subir toute l’année, etc. Nous, ce n’est pas le cas. On vise la sixième place car ce sont les ambitions du club qui met les moyens. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’on puisse finir à cette place. La concurrence c’est Fleury, Dijon, Reims, Soyaux, Guingamp, etc. Après on sait que Bordeaux, Lyon, Paris et Montpellier, c’est un cran au-dessus. Ce sont des équipes face auxquelles on va souffrir. Mais on essayera de gagner des points.

Dimanche 6 Septembre 2020
Daniel Marques

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