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Ligue des Champions - Phase de groupes : Ce qu'on a aimé, ce qu'on a moins aimé

La première phase de groupes de l'histoire de la nouvelle formule de la Ligue des champions a pris fin jeudi, c'est donc le moment d'en faire un bilan.



Ce qu'on a aimé

DAZN

Voir tous les matchs en bonne qualité et gratuitement, c'est un rêve devenu réalité pour tous les fans de football féminin habitués à se débrouiller entre chaînes payantes, streams de toutes sortes à la qualité variable et VPN, quand le match était diffusé. A cela, il faut ajouter la possibilité de revoir les actions précédentes sur le moment, et les matchs dans leur intégralité par la suite. A ce niveau-là, DAZN a déjà fait une grosse différence au cours de cette première partie de la compétition, et conjugué au nouveau format plus « carré », a permis un meilleur suivi des matchs.


Le nouveau format

L'UEFA a inauguré un nouveau format de la Ligue des champions cette saison, la phase de qualification menant à une phase de groupes permettant ensuite à huit des seize équipes qualifiées pour celle-ci de rejoindre ensuite les quarts de finale.
La première partie de la compétition, à savoir les qualifications, n'a pas forcément donné pleine satisfaction et le format va être revu. On peut imaginer que la phase de poules est amenée à être plus compétitive à l'avenir par exemple, voire à être disputée par un plus grand nombre d'équipes.
En ce qui concerne la phase de groupes en revanche, on peut dire qu'il s'agit d'une réussite, et ce à plusieurs niveaux. Les seize équipes encore en lice (parmi lesquelles sept ont commencé leur parcours européen à la mi-août dont la Juventus et Arsenal, qualifiées pour les quarts de finale) se sont disputé la qualification sur six journées au lieu de matchs aller-retour. Plus de matchs, c'est plus d'occasions d'obtenir sa qualification ou des résultats positifs bénéficiant à la fois au niveau de l'expérience et du coefficient UEFA. Les tirages au sort nonobstant, devoir disputer six rencontres oblige également les grosses écuries européennes à aborder la compétition différemment et avec plus de sérieux peut-être, alors que les matchs aller-retour des années précédentes pouvaient offrir des oppositions de faible niveau jusque loin dans la compétition au gré des tirages.

Peyraud-Magnin et la Juve ont créé l'une des performances de cette phase de groupes (photo UEFA)
Peyraud-Magnin et la Juve ont créé l'une des performances de cette phase de groupes (photo UEFA)
Le groupe A

Le tirage au sort avait proposé quatre groupes où la hiérarchie semblait plutôt claire avec deux équipes favorites pour la qualification dans chaque groupe, et quelques équipes pouvant obtenir un résultat ou deux selon les matchs (Juventus, Hoffenheim, voire Häcken). C'est finalement le groupe A, avec Chelsea, finaliste de la saison passée, Wolfsburg, ancien vainqueur, la Juventus, en progression, et le Servette Chênois qui allait offrir la seule dérogation à la hiérarchie de départ. La qualification s'est jouée lors de la dernière journée avec trois équipes en lice pour les deux tickets pour les quarts de finale. Et la Juventus, montée en régime au fil des rencontres, est parvenue à réaliser la surprise de ce premier tour en s'invitant dans la liste des qualifiés aux dépens de Chelsea, finaliste la saison dernière. Avec une modification de la tenue des tours qualificatifs, un suspense comme ce fut le cas dans ce groupe A pourrait devenir plus courant à l'avenir et ajouter de l'intérêt à la compétition.

Benfica

Il faut voir au-delà du bilan de deux buts inscrits et seize encaissés, dont dix contre Lyon. L'équipe portugaise, qui avait éliminé Twente au second tour qualificatif, est tombé dans un groupe relevé avec deux favoris de la compétition, l'Olympique lyonnais et le Bayern Munich, et un outsider qui devait proposer de solides prestations, Häcken et ses internationales, notamment suédoises. Pourtant, les Lisboètes avaient encore l'espoir d'une qualification au soir de la quatrième journée avec quatre points au compteur après avoir accroché le Bayern lors de la première journée, et battu Häcken au retour après avoir concédé une défaite un peu cruelle au match aller.
Le parcours de cette jeune équipe, créée il y a moins de cinq ans et qui s'est rapidement imposée comme une des meilleures équipes à l'échelle nationale, est de bon augure pour un club et un pays qui aspirent à grandir.

Pauline Peyraud-Magnin et Tabea Wassmuth

De nombreuses joueuses ont bien sûr joué un rôle important dans la qualification et les bonnes performances de leur équipe. On soulignera les performances de deux joueuses, sans surprise portant les couleurs des deux clubs qualifiés dans le groupe A.
La première est Pauline Peyraud-Magnin, arrivée à l'intersaison à la Juventus. Dans une équipe dirigée par Joe Montemurro où le turnover est permanent, la qualification (ainsi que les performances en championnat) fut un travail d'équipe. Il serait cependant difficile de ne pas mentionner les performances de la gardienne française, décisive à de multiples reprises dans un groupe où la qualification s'est jouée à la différence de but, joueuse du match lors du très important résultat nul obtenu à Chelsea lors de la cinquième journée. Entre autres.

Tabea Wassmuth est une nouvelle venue du côté de Wolfsburg, recrutée en provenance d'Hoffenheim à l'intersaison. Les statistiques ne la présentent pas comme la buteuse la plus prolifique qui soit, et avec deux buts inscrits en ce début de championnat, elle ne fait pas partie du haut du classement de la spécialité. Mais en Ligue des champions, elle s'est muée en serial buteuse. Huit buts en six rencontres pour sa première participation à l'épreuve dont quatre contre Chelsea, elle fait pour l'instant oublier Ewa Pajor, de nouveau blessée.

Le public au Juventus Stadium
La Juventus, au delà du résultat sportif, a été le club qui a draîné le plus de spectateurs pour ces matchs. 16 761 contre Chelsea, 12 789 contre Wolfsburg et enfin 6 508 face au Servette, soit 12 000 de moyenne. Le Servette est le club qui fait ensuite la meilleure moyenne à 7 300.

Ce que l'on a moins aimé

L'interrogation DAZN aux non initiés

L'offre DAZN ne peut que ravir les fans de la discipline, mais la question de l'exclusivité des droits pour la suite de la compétition se pose. Si l'un, ou les deux clubs français se retrouvent en finale, sera-t-il possible de voir le match sur une chaîne à plus grande audience ? Si ce n'est pas le cas, l'offre est à double tranchant et l'ouverture à un plus grand public sera plus compliquée. La tendance doit être double, amélioration de la qualité du suivi et continuation de l'ouverture à la conquête du public. Cantonner les matchs à la seule chaîne DAZN serait certainement contre-productif en ce qui concerne le deuxième point.


Le football anglais

Trois clubs anglais étaient qualifiés pour cette édition et ont tous déçu à des niveaux différents. Manchester City fut le premier à tomber, au deuxième tour des qualifications (face au Real Madrid). Chelsea l'a rejoint ce jeudi alors que l'équipe était en tête de son groupe avant la dernière journée. Les Londoniennes étaient certes dans un groupe relevé et ont connu des absences de taille en défense. Cela n'explique cependant pas l'ampleur des errements défensifs ou l'absence de tactique visible sur certains matchs pour le finaliste de la saison dernière. Arsenal quant à lui s'est bien qualifié pour les quarts de finale mais a encaissé quatre buts lors de trois des six rencontres tout en se faisant une petite frayeur lors de la dernière journée. Le club n'a pas affiché le niveau attendu d'un club qui se voudrait être prétendant au titre.


Le public

Si cinq affluences ont dépassé les 10 000 spectateurs, ce qui est positif à une période où auparavant les 16es et 8es n'atteignaient pas ce type d'affluence, la moyenne globale de l'ordre de 3 300 spectateurs par match reste faible pour une compétition qui doit encore trouver son public. Le PSG a réussi à une reprise à draîner 18 344 spectateurs contre le Real mais les deux autres rencontres ont réuni moins d'un millier à un horaire qui n'a peut-être pas toujours convenu (18h45). Au final, 80% des matchs se sont joués devant moins de 5 000 spectateurs, les clubs anglais (3 000 de moyenne) ou allemands (1 300) n'ont pas contribué à l'élever.


Rappel à la réalité

Un spectateur qui s'invite sur la pelouse en plein match (Chelsea-Juventus) sans conséquence car il s'agit d'un match féminin. C'est un rappel à la réalité, de statuts à changer pour que le football dans sa version féminine soit considéré sur un pied d'égalité avec son homologue masculine.

Lundi 20 Décembre 2021
La rédaction


1.Posté par Austerlitz Michel le 20/12/2021 10:43
La diffusion sur DAZN pose problème. Le football ne se regarde pas sur un petit écran, de mobile ou d'ordinateur, mais sur grand écran. Dans votre commentaire, vous estimez que la qualité des retransmissions était bonne. Vous avez de la chance, car pour moi, comme pour beaucoup de personnes, il y avait beaucoup de « sautes d’images » ou des images qui restaient figées et repartaient après quelques secondes. Ce qui ne rend pas la « lecture » de la rencontre très facile, c’est le moins que l’on puisse dire.
Concernant le manque de public, sincèrement, il faut suivre cela de très très près pour savoir qu’il y a des rencontres de champions’women ligue. Nous ne pouvons pas dire que l’information encombre les médias traditionnels, qui sont tout de même les plus écoutés. Il y a un gros déficit d’information.
Je vais prendre l’exemple de « l’équipe du soir ». Les résultats des équipes françaises sont communiqués en deux secondes et généralement suivi d’un commentaire narquois. C’est une émission qui est très suivi par les amateurs de football. Il ne faut pas s’étonner qu’il y ait peu de spectateurs dans les stades.
Concernant le PSG, il y a eu plus de 18 000 spectateurs lorsque le match a eu lieu au parc des Princes, avec des spectaurs qui venaient de partout. IDF et régions. Si vous faites jouer le match à 21h à Saint Germain, vous faites comment, ensuite pour rentrer chez vous ? C’est un vrai problème.

2.Posté par teteuil le 20/12/2021 10:44
Pauline Peyraud-Magnin et Tabea Wassmuth OK mais vous oubliez personne ? je veux parler de
Selma Bacha elle explose tout aussi bien en D1 Akema qu'en équipe de france qu'en europe s'est la révélation de l'année
Signe : Un Lyonnais déçu

3.Posté par REMY le 20/12/2021 15:33
Bonjour,
Je suis supporter de l'OL féminin.
Le vrai problème est la médiatisation. Outre les moqueries permanentes de l'Equipe vis à vis du foot des dames, il n'y a quasiment pas d'informations sur les matchs tant dans les villes que sur les médias. Cela d'autant que l'on n'hésite pas à faire jouer les équipes sur des stades d'entraînement.
Exemple, le match OL-BK Häcken qui devait se jouer au Groupama Staduim a été déplacé sur le Groupama Training Center (le nom est évocateur) pour que les garçons puissent faire un match trois jours après contre Metz (officiellement la raison était un champignon).
L'UEFA devrait sévir et obliger les clubs à donner aux équipes participantes des vrais stades (à quatre tribunes, d'au moins 5 000 places) et à faire des annonces. Ils ont la pub pour cela.

Pour le reste, on a pu voir des matchs difficiles à gérer et ne retenir que les deux noms cités me semble un peu juste même si cela vient du groupe le plus difficile.

Pour ma part, il est nécessaire que l'UEFA fasse une compétition C2 pour les Dames afin que le niveau global augmente, car le vrai problème général est le manque de professionnalisation dans la plupart des équipes avant la phase de poules. Le championnat de France en est un exemple.
Si l'UEFA voulait vraiment appliquer sa devise "Respect, Egalité", l'association devrait d'abord se lancer dans ce domaine avec ce que cela implique financièrement.

Cordialement
ND REMY


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