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Philippe BERGERÔO : "Ne pas installer les filles dans un certain confort"

Le sélectionneur français a reconnu que son équipe s'était fait bouger physiquement par l'Autriche mais il "savoure" ce succès qui permet aux Bleues d'envisager "l'avenir sereinement".



Philippe Bergerôo n'a toujours pas perdu un match à la tête des Bleues (Photo : Eric Baledent.)
Philippe Bergerôo n'a toujours pas perdu un match à la tête des Bleues (Photo : Eric Baledent.)
Un adversaire coriace
"On savait que ce serait un match compliqué et l'Autriche a été bien meilleure qu'à l'aller car, pendant 90 minutes, elle nous a pressé. Même si nous avons fait quelques belles actions, cette équipe était toujours là. Il fallait faire attention. L'Autriche jouait aussi son va-tout ce soir. Avec un nul ou une victoire, elles auraient pu être relancées pour la qualification mais, avec ce succès 3-1, on prépare l'avenir sereinement. Avec les Autrichiennes, on ne déroule jamais elles ont deux-trois joueuses qui sont capables de faire la différence. C'est pour ça que je suis passé en 4-1-4-1 à 20 minutes de la fin parce que l'on commençait à subir sur le plan aérien."

L'arrêt qui fait du bien
"Il fallait vite se mette à l'abri. En menant trois à zéro à la mi-temps, le score était acquis mais l'Autriche réduit la marque et si Sarah ne fait pas cet arrêt à 3-1, ça peut faire 3-2 et ça peut être compliqué pour nous. Je tire un grand coup de chapeau à nos filles pour leur implication."

Ça s'agite !
"Il y a eu cinq ou six minutes où je me suis agité sur mon banc de touche parce qu'il fallait revenir dans notre 4-4-2. Quand on perd les pédales, et ce quelque soit le système, il faut parvenir à revenir dans l'organisation. On a oublié ce principe pendant 5-10 minutes et cela nous a mis en grosse difficulté."

"Maintenant qu'on l'a battu, on va être supporter de l'Autriche"

L'Autriche, c'est costaud
"On s'est fait bouger physiquement sur tous les impacts. Car à chaque fois que vous prenez le ballon, vous prenez aussi une Autrichienne. Et au fil du match, ça commence à peser."

Supporter de l'Autriche
"Maintenant qu'on l'a battu, on va être supporter de l'Autriche (rires). La Finlande va avoir les même problèmes que nous. Elle n'avait gagné que deux à un en Finlande à l'aller. On espère que l'Autriche fera tout pour les embêter. C'est important pour l'Autriche de terminer deuxième et d'aller en barrage. Je savoure cette victoire parce que c'est toujours difficile de gagner des matches. Les filles continuent d'appliquer ce que l'on met en place à l'entraînement. Il y a des périodes bonnes d'autres moins bonnes. Cela fait partie d'une carrière de joueuse. Sur le match d'aujourd'hui, on n'a jamais baissé les bras."

La fatigue des filles
"C'est une période du championnat où tout le monde est un peu fatigué. On sort du mois de mars où les terrains sont gras. Les filles sont en train de payer ça. Mais je suis, au contraire, très satisfait de mon préparateur physique. Je m'aperçois que les filles ont énormément progressé dans tous les domaines et notamment celui de l'impact physique. Je me souviens du match remporté 2-0 en République Tchèque mais on avait souffert physiquement à chaque contact. Si on veut aller au-dessus, ça passe par de la musculation et de mettre en place une relation avec les préparateurs physiques des clubs en France."

"Préparer l'avenir"

Les enseignements
éSur les deux matches, il y a deux enseignements importants à tirer. D'abord Griedge (M'Bock Bathy). Même si elle n'a pas joué à son poste parce qu'il y avait beaucoup de blessées côté gauche, on a vu qu'elle peut nous rendre service. Et elle n'a que dix-neuf ans ! Il y a aussi Marine Dafeur qui est là. Le Kazakhstan est, avec la Bulgarie, l'équipe la plus faible du groupe. Lors de ces matches, il est important de donner, à dose homéopathique, du temps de jeu à ces jeunes joueuses. On m'a demandé de qualifier l'équipe de France pour la Coupe du monde mais aussi de préparer l'avenir. Aujourd'hui, les filles qui méritent de venir sont là. Mais la porte n'est pas fermée. La vérité du moment n'est pas celle de demain. C'est suivant la forme du moment des filles et les discussions que j'aie avec les entraîneurs de club qui me permettent de donner une orientation à mes choix."

Coupe du monde U20
"Je ne vais pas faire de langue de bois. J'attends la coupe du monde des vingt ans pour voir comment certaines filles vont évoluer lors de cette compétition. J'ai déjà essayé Sandie Toletti, il y en a d'autres qui risquent de venir et c'est bien parce que ça crée une émulation. Personne n'est sûr de rester, même moi si j'avais perdu aujourd'hui !"

Les USA approchent
"On veut affronter des adversaires de très très haut niveau. C'est pour cette raison que l'on a demandé de jouer contre les Etats-Unis. Est-ce qu'on est très loin de cette équipe, pas trop loin ou très très près ? On verra. C'est en défiant ces pays-là qu'on progresse. De même, si on peut être invité au tournoi de l'Algarve l'an prochain, on ira. Je pense qu'il faut mettre les filles en difficulté. Il ne faut pas les installer dans un certain confort. Aujourd'hui, elle n'était pas dans du confort. Ce genre de match peut les faire progresser surtout dans les périodes difficiles. Dans les 15- 20 minutes où l'on commence à baisser le pied, il faut aller chercher les ressources nécessaires."

L'Espagne prépare un truc énorme
"Il y a certains groupes qui ne veulent pas montrer leur jeu. Je pense par exemple à l'Espagne qui est en train de bâtir une très belle équipe féminine. On ne peut rien voir sur leur site. Vous pouvez juste voir leurs matches éliminatoires. Ils sont en train de préparer quelque chose d'énorme."


Jeudi 10 Avril 2014

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