Footofeminin.fr : le football au féminin
Footofeminin.fr

Footofeminin.fr : le football au féminin

FFF - Le plan de développement féminin : professionnalisation, droits TV, ce qu'il faut retenir

Réunis au siège de la Fédération française de football ce jeudi midi, Philippe Diallo et Jean-Michel Aulas ont présenté les contours du plan de développement du football féminin qui sera mis en place dès cet été avec en fond, la naissance d’une ligue professionnelle.



« La femme est l’avenir de l’homme ». Par cette citation d’Aragon, le président par intérim de la FFF, Philippe Diallo, a lancé la conférence de présentation du plan qui doit permettre au football français de combler ses lacunes pour rester dans le rythme des principaux championnats européens. Un plan aux objectifs ambitieux qui doit permettre à la D1 Arkema d’accélérer et qui pourra compter sur « l’engagement économique de la FFF », qui va augmenter d’ici la saison prochaine ses dotations de 20 à 25%, soit 4 à 5 millions d’euros en plus sur la table pour le football féminin français. « Un effort inédit » pour Philippe Diallo et la FFF.

Une manne d’environ 400 000 euros par club qui doit permettre d’engager le chantier de la structuration et de « permettre aux clubs de conserver leur place sur la scène européenne ». Le président de la Fédération a d’ailleurs rappelé son ambition de « faire du football féminin un des axes majeurs du développement du football français dans son ensemble », invoquant une triple ambition à la fois mondiale via l’équipe de France, européenne via la présence régulière des clubs français en Ligue des Championnes et nationale via la D1, invoquant notamment la volonté de faire naître « une image de marque ».

Play-offs, D3 et centres de formations

Sur l’élite française, cette dernière verra apparaître dès la saison prochaine des play-offs afin de décider du futur champion et des places européennes, dans un objectif d’attractivité. Les 4 premiers s’affronteront lors de demi-finales le 12 mai avant une petite et grande finale les 18 et 19 mai 2024. À noter que le calendrier a déjà été défini, avec une ouverture de la saison via le Trophée des Champions le 10 septembre prochain à Troyes avant le début de la D1 les 16-17 septembre.

Saison qui se conclura en championnat le 8 mai juste après une finale de Coupe de France le 4 mai 2024, suivi ensuite par les nouveaux play-offs. Cette présentation a confirmé également la refonte des championnats, avec le passage en poule unique en D2 et l’instauration d’une D3 à deux poules de 12 équipes. Les futurs équipes réserves de clubs ayant un centre de formation pourront accéder d’ailleurs sportivement à cette future D3.

Ces centres de formations sont un autre axe sur lequel le tandem Philippe Diallo-Jean-Michel Aulas aura insisté sur ce plan, avec déjà six demandes d’agréments déposées jusqu’ici (Fleury, Paris FC, OL, PSG, Montpellier et Bordeaux), d’autres pouvant venir se rajouter d’ici juillet 2023, date à laquelle ces derniers naîtront. Ces derniers bénéficieront de l’agrément du Ministère des sports, ouvrant notamment la voie à des aides venues des collectivités territoriales.

Nouvelles licences et droits TV

Sur le plan des clubs, trois niveaux de licences existeront : élite, excellence et accession. La différence entre ces dernières se jouera sur la structuration, via un cahier des charges rallongé (optimisation du staff technique, organisation administrative, suivi médical, infrastructures d’entraînement, plateforme TV, ambassadrice TV…) et la présence ou non d’un centre de formation. Des critères écologiques et en rapport avec le droit des femmes seront également pris en compte.

Pour pouvoir évoluer en D1 Arkema, le niveau de licence excellence sera attendu pour bénéficier de l’accompagnement financier de la FFF. Si une tolérance sera laissée en 2023/24 (un club hors des clous pourra évoluer en D1 mais ne touchera pas les financements), cette exigence est amenée à se resserrer dès 2024. Jean-Michel Aulas a d’ailleurs rappelé que ce cahier des charges « était équivalent aux minima des structures masculines ». Une obligation de 11 contrats fédéraux minimum sera également présente, le président de l’OL ayant évoqué à terme la volonté de faire un potentiel minimum de contrat issus des futurs centres de formation.

Autre point de ce nouveau cahier des charges, l’apparition aussi pour les clubs d’une obligation de jouer au minimum trois de leurs matches de D1 Arkema sur la saison dans ses stades dit « premium », afin d’encourager la visibilité et l’image du championnat. En plus d’évoluer régulièrement dans un stade avec une tribune couverte, une plateforme TV, un éclairage suffisant et une pelouse de qualité. Une exigence supplémentaire qui s’inscrit dans le remodelage opéré également du côté des droits TV.

L’appel d’offres concernant ceux de l’Équipe de France, de la D1 Arkema et du Trophée des Champions a été lancé dès ce jeudi en plusieurs lots distincts pour la période 2023-2027, les diffuseurs ayant jusqu’au 4 mai pour faire leur retour. Parmi les nouveautés, l’obligation de proposer au moins 10 matches en clair de D1 par saison, avec une diffusion à 100% du championnat. Le Trophée des Championnes devra lui aussi être proposé en clair par le futur acquéreur. Sans évoquer de chiffres, les deux hommes se sont montrés ambitieux quant au montant attendu pour ces droits, Philippe Diallo rappelant que « nous avons fait notre part du travail. Il appartient maintenant aux diffuseurs de prendre en compte pleinement le travail mené ».

Une ligue professionnelle au 1er juillet 2024

C’était l’autre point clé attendu autour de cette conférence : la création d’une ligue professionnelle féminine. Cette dernière, qui sera soumise à la validation de l’assemblée fédérale du 10 juin prochain, sera mise en place au 1er juillet 2024, le temps de mettre en place les différents éléments autour de cette dernière même si « le plan présenté et la majorité des éléments seront présent dès juillet 2023 ».

Une LPFF de son nom qui concernera la D1 Arkema et la D2 Féminine et qui restera intégrée au sein de la FFF, Jean-Michel Aulas évoquant un cadre favorable avec « des marges de manœuvres importantes » et ne voyant pas pour l’heure « matière à avancer plus vite vers l’indépendance ». Pour ce qui est de sa future présidence, le président de l’OL a botté en touche le concernant évoquant le souhait de voir une femme prendre la tête de cette future entité. La naissance d’une filière commerciale autour de cette ligue professionnelle et plus particulièrement de la D1 Arkema a également été annoncée, même si « tous les aspects ne sont pas encore tranchés » et que le processus « est encore en cours ».

Pour ce qui est du futur statut des joueuses, salaires minimums et autres aménagements, Philippe Diallo a évoqué la convention collective en cours de formalisation avec ces dernières, l’UNFP et la DTN ayant collaboré sur ce dossier avec « un travail d’analyse et d’écoute » afin « d’intégrer tout ce qui pourrait permettre d’apporter des évolutions ». Ce dernier sera scellé avant le début de la saison prochaine, les deux hommes ayant rappelé que « si on crée une ligue professionnelle, le statut de la joueuse doit être aligné avec cette dernière ».

Enfin, la volonté affichée de rendre les instances de la FFF paritaires à tous les étages d’ici 2028 (ligues, districts…) a également été rappelée au cours de cette conférence où un plan « cohérent, efficace et ambitieux » a été présenté pour permettre au football français de rattraper son retard et « d’importantes différences qu’on tente de résoudre via ce projet ».

La Licence Club

►Trois niveaux de licence

Un niveau de structuration pour chaque club et projet :
- Élite (centres de formation agréés)
- Excellence (pré-requis pour l'accompagnement FFF en D1 Arkema)
- Accession

L'optimisation de la structuration de l'équipe première avant l'ouverture d'un centre de formation sera un préalable à l'obtention de la licence club Élite. Une obligation de onze contrats fédéraux minimum est fixée.



Jeudi 13 Avril 2023
Daniel Marques/Vincent Roussel

Dans la même rubrique :