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Bleues – Bruno BINI : « J'avance au rythme de l'équipe »

Nominé parmi les trois meilleurs entraîneurs au monde lundi dernier, Bruno Bini prend ça comme une récompense pour ses joueuses, son staff même s’il se dit « déçu » pour Sonia Bompastor qui ne figure pas dans la liste des trois meilleures joueuses. Le sélectionneur français attend aussi avec impatience le gala le 9 janvier où il retrouvera Mourinho, Ferguson, Guardiola…



Bruno Bini connaitra le vainqueur le 9 janvier prochain (photo LMP/EB)
Bruno Bini connaitra le vainqueur le 9 janvier prochain (photo LMP/EB)
Bruno, ça fait quoi d’être nommé parmi les trois meilleurs entraîneurs au monde ?
Je prends ça comme une valeur ajoutée à mon staff et à mes joueuses. A travers moi, c’est le groupe France qui est dans les trois nommés. De toute façon, pour un entraîneur, si tu n’as pas de bonnes joueuses et un bon staff, tu ne peux jamais t’en sortir. Je suis heureux mais je prends ça, comme le reste, avec du recul.

Est-ce aussi une reconnaissance de votre méthode ?
Oui, peut-être aussi dans la relation que je peux avoir avec les gens, les médias, je suis nature et ouvert à tout le monde. C’est aussi une reconnaissance de l’image qu’a dégagé l’équipe à la Coupe du monde que ce soit au niveau du jeu ou plus généralement.

« Je prends ça avec beaucoup de distance »

Comment l’avez-vous appris?
Par un texto, j’avais quelqu’un dans la place (rires). Gaëtane (Thiney) était à la manifestation. J’ai eu en simultanée, Gaëtane et Vincent Villa, le journaliste de France Football. Il parait que Gaëtane s’est cachée sur l’estrade pour m’envoyer un petit texto.

Ca ne va rien changer pour vous ?
Ca ne va rien changer sauf que je vais avoir un peu plus de coups de téléphone, un peu plus de textos (rires). On va un peu plus me reconnaitre dans la rue, dans les stations services. Ca ne me gêne pas. Je prends ça avec beaucoup de distance. J’ai connu une période où il n’y avait pas beaucoup de textos, d’interviews et où personne ne me reconnaissait. Je suis le même aujourd’hui. Et si demain, il n’y a plus personne, je ferais la même chose. Je suis sur mon petit chemin et j’avance tranquillement, à mon rythme. Mais j’avance aussi au rythme de l’équipe de France. On a été en quart de finale du championnat d’Europe, j’étais dans les dix nominés ; on fait une demi finale de Coupe du monde et je suis dans les trois, ça suffit à mon bonheur. Il n’y a que trois coaches qui iront au gala de la FIFA, ça va aussi me permettre de rencontrer des gens que je n’ai pas l’habitude de rencontrer. Quand on regarde les trois entraîneurs nommés pour les équipes de garçons : Guardiola, Ferguson, Mourinho... Je ne sais pas si on pourra se parler ou si ce sera cloisonné. Ils viennent quand même d’une autre planète, ils vont avoir dix mille choses à faire, moi, beaucoup moins, mais on verra bien.
En tout cas, c’est valorisant, je préfère ça plutôt que de se manger un bon coup de pied au derrière.

« J’avais voté pour Norio Sasaki, Jorge Vilda et Patrice Lair »

Sonia Bompastor ne fait pas partie de la liste finale des joueuses (photo LMP/EB)
Sonia Bompastor ne fait pas partie de la liste finale des joueuses (photo LMP/EB)
Comment appréhendez-vous ce gala ?
C’est le bal des débutants pour moi (rires), je ne suis jamais allé dans un truc comme ça. En plus je suis tranquille puisque je n’avais pas voté pour moi. J’avais voté pour le Japonais (Norio Sasaki), l’Espagnol (Jorge Vilda) et Patrice Lair. Ce dernier a gagné tous ses matches de championnat en plus de la Champion’s League. Et pour le coach espagnol qui entraîne dans un pays latin, compliqué pour le foot féminin, il a réussi à remporter, pendant deux ans de suite, le championnat d’Europe des 17 ans. Mais ce ne sont pas des compétitions exposées au niveau mondial et comme il y a tous les entraîneurs et les capitaines du monde entier qui votent…Etre champion d’Europe des 17 ans pour l’Espagnol ou gagner la Ligue des Champions…Quand tu es au Venezuela, en Colombie ou au Tibet, tu ne sais même pas ce que c’est alors que la Coupe du Monde tout le monde sait de quoi il s’agit. L’effet coupe du monde a joué.

La mauvaise nouvelle, c’est que vous êtes le seul rescapé français puisque Sonia Bompastor et Louisa Necib n’ont pas été nominées.
Je suis déçu que Sonia ne soit pas dans les trois joueuses. Louisa est jeune, pétrie de classe et comme elle s’est blessée à la fin de la Coupe du monde, elle n’a pas pu bien finir. Mais elle y sera un jour, j’en suis sûr. Sonia a pourtant fait une saison exceptionnelle, je pensais qu’il y aurait Sonia, la Japonaise ou Wambach. J’avais aussi voté pour Lotta Schelin qui est, à mon avis, plus forte que Wambach. Mais si on met les deux photos : Marta/Bompastor…Marta a gagné le championnat américain, très médiatisé, mais où il n’y a que cinq équipes. Sonia a, elle, remporté le championnat de France et la Champion’s league. Et puis à la Coupe du monde il n’y a pas eu photo entre ce qu’a fait Sonia et ce qu’a fait Marta. Mais Marta a déjà gagné plusieurs fois cette récompense (cinq fois de suite) et les gens qui n’ont pas trop d’avis votent pour celle qui a gagné l’année d’avant. Je suis déçu pour elle car c’est certainement sa saison la plus riche, la plus remplie. Il faudra aller chercher l’or aux JO de Londres pour qu’elle gagne l’année prochaine !

Recueillis par Thibault Simonnet

Jeudi 8 Décembre 2011

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