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Bleues - Estelle CASCARINO « Je donnerai le maximum »

Alors que sa seule et unique apparition en équipe de France remonte à deux ans, Estelle Cascarino fait son retour chez les Bleues à la faveur d’une saison réussie avec Bordeaux. Son nouveau coach, son club, sa sœur Delphine et le tournoi de France à venir… Elle fait le point.



Estelle Cascarino, n°5, lors de sa sélection face au Ghana (photo archive)
Estelle Cascarino, n°5, lors de sa sélection face au Ghana (photo archive)
Cela faisait longtemps que tu n’étais plus venue à Clairefontaine, et cela fait près de deux ans et demi que tu as disputé ta seule rencontre en équipe de France A (23 octobre 2017, victoire 8-0 contre le Ghana). Que représente cette sélection pour toi ?
Ça représente du travail, évidemment, et ça représente aussi tout le travail qu’on fait en club, c’est une bonne chose. Si on perd ses habitudes ? Comme cela faisait quelques temps que je n’étais pas venu il faut un petit temps pour s’acclimater mais comme je connais toutes les filles ça se passe bien.

Durant ces deux dernières années, y’a-t-il eu un déclic qui explique ton retour au plus haut niveau ?

J’ai gagné en régularité, entre temps j’ai changé de club, on a de bons résultats, ça aide, je me sens bien, que ce soit sur le terrain ou en dehors.

« Bordeaux ? J’avais besoin de changer d’air »

En conférence de presse lors de l’annonce de la liste, Corinne Diacre a dit de toi que tu étais devenue plus mature dans ton jeu, comment cela se traduit sur le terrain ?
C’est peut-être parce que je prends plus mes responsabilités, que je prends plus la parole, et qu’il y a aussi un peu moins de sautes de concentration !

Après trois ans à Juvisy, tu as atterri à Bordeaux cet été, pourquoi ?

J’étais à la recherche d’un nouveau projet, j’avais besoin de changer d’air, et j’avais envie de passer un cap, et Bordeaux est venu en me présentant un projet ambitieux. Ça m’a plu, tout de suite, j’ai réfléchi un peu à leur proposition et j’ai sauté le pas !

Il y a quatre Bordelaises dans ce groupe tricolore, c’est le 3e club le plus représenté derrière l’OL et le PSG. Peut-on dire que Bordeaux a creusé l’écart avec le reste des équipes du championnat ?

Peut-être cette année oui. En tout cas ça ne fait pas longtemps que Bordeaux est en D1, et ils mettent beaucoup de moyens, les dirigeants sont très motivés pour qu’on aille de l’avant, et surtout pour qu’on garde cette avance.

« Si on peut aller chercher la deuxième place, on ne va pas se priver »

(photo FFF)
(photo FFF)
Tu as connu l’OL, qui est considéré comme le meilleur club en termes d’infrastructures, puis par le PFC, et Bordeaux. Dirais-tu que les Girondins se rapprochent de plus en plus de Lyon en termes d’environnement ?
Il y a toujours une marge d’amélioration, mais c’est sûr que c’est un club qui est bien structuré, ils ont à cœur de continuer à s’améliorer, que ce soit en terme de structures, de staff, ou bien sur la partie médicale.

Vous êtes 3e, à 7 points du 4e (Montpellier), mais seulement 4 points derrière le PSG. Quel est le discours au sein du groupe ? Sécuriser la 3e place ou vous rêvez d’aller chercher Paris ?
Dans tout ce qu’on fait, on a envie d’aller le plus loin possible, mais c’est sûr que quand on voit qu’on est proche du Paris-Saint-Germain on a envie d’aller les titiller. Après nos objectifs au début de saison étaient de finir 3e, on va tout faire afin de valider cette objectif, mais après si on peut aller chercher la deuxième place on ne va pas se priver ! C’est synonyme de Ligue des champions, donc forcément on y pense.

En arrivant à Bordeaux, tu as aussi découvert Pedro Martinez Losa. Quelle est sa particularité en tant que coach ?
C’est une autre culture, une autre manière de voir les choses. Il est beaucoup plus axé sur le jeu, savoir faire tourner le ballon, même si on a aussi un jeu de contre-attaques. On fait du travail athlétique, mais contrairement à d’autres, on le fait toujours avec le ballon.

Lui qui aime la possession, il doit avoir des consignes particulières pour ses défenseures centrales ?
Il nous dit de toujours prendre l’information, regarder le terrain. Si on est sous le pressing adverse, il nous dit d’aller dans l’espace, de privilégier la conservation du ballon, là où d’autres coaches nous auraient dit de dégager, de jouer à une ou deux touche. Il y a toujours cette envie de jouer et de conserver le ballon.

« Delphine est de plus en plus à l’aise sur le terrain »

Les deux jumelles ensemble avec les U20 en 2016 (photo FIFA)
Les deux jumelles ensemble avec les U20 en 2016 (photo FIFA)
A titre personnel, est-ce qu’à moyen terme, revenir à Lyon est un objectif ?
J’avoue qu’en ce moment, je ne pense pas beaucoup, je reste concentrée sur ma saison, après ce qui doit arriver arrivera, mais je ne me focalise pas sur ça.

Que penses-tu des performances de ta sœur, Delphine, aussi bien à l’OL qu’en équipe de France ?
En équipe de France, elle commence de plus en plus à prendre ses responsabilités, à être de plus en plus à l’aise, ça se ressent sur le terrain. C’est un peu pareil à Lyon, même si elle ne joue pas tout le temps, c’est compliqué car il y a de la concurrence mais elle fait de bonnes prestations.

Dans quel domaine a-t-elle le plus progressé selon toi ?
Au niveau de son pied gauche, elle s’est améliorée, et sinon je trouve qu’elle tente plus sa chance face au but.

Corinne Diacre a déclaré qu’il y aurait sûrement une répartition plus marquée du temps de jeu, puisqu’elle souhaite ménager les Lyonnaises et les Parisiennes avant le choc de la D1. Cela veut dire que tu auras ta chance, comment abordes-tu le fait d’affronter ces trois grosses nations ?
Je l’aborde d’une manière positive, je me tiens prête et à disposition de la sélectionneuse. Si je dois être amenée à jouer, je donnerai le maximum. Un peu d’appréhension ? Pour ma part, il y en a toujours un peu avant les matches, mais ça ne m’empêche pas de jouer et de me donner à fond.

Vendredi 6 Mars 2020
Vincent Roussel

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