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Corinne Diacre : "J'étais sur mon nuage"

Corinne Diacre, aujourd'hui adjointe du sélectionneur pour ce tournoi de Chypre, a fait ses débuts en sélection sur les terrains chypriotes à Agia Napa, il y a 16 ans. Elle revient sur ces moments.



Corinne Diacre : "J'étais sur mon nuage"
Corinne Diacre, aujourd'hui entraîneur-adjointe de Bruno Bini et ancienne internationale aux 121 sélections, a fait ses débuts internationaux à Chypre. A l'occasion de son séjour avec les Bleues, c'est l'occasion de revenir 16 ans en arrière.

Corinne, en 1993, tu as connu ta première sélection à Chypre, quel souvenir as-tu conservé de ce moment ?
C'était ma première sélection en A sachant que j'avais été sélectionnée avec les Espoirs en septembre 1992 (NDLR : le 2 septembre 1992, les Espoirs s'inclinaient 5-0 à Bad Kreuznach face à l'Allemagne).
J'avais très bien vécu cette première sélection sauf c'était l'année du bac et forcément quand tu pars 15 jours à Chypre, tu reviens un peu perdue. J'étais sur mon nuage, j'avais 18 ans.
Ca faisait peu de temps que je jouais en équipe première à Soyaux. Je ne sais même pas si je jouais déjà libéro. J'ai joué à ce poste durant le tournoi et après coup, en club j'ai évolué à ce poste. Au départ, j'étais milieu offensif sur un côté.

Lors de ce tournoi, les adversaires du tournoi de Chypre laissaient rêveurs ?
C'est sûr avec la Suède et l'Allemagne entre autre dans notre groupe (NDLR : les équipes de l'autre groupe étaient la Norvège, les Etats-Unis et le Danemark). L'Allemagne surtout, c'était vraiment l'ogre et c'est tout juste si parfois on ne s'arrêtait pas pour les regarder jouer alors que l'on avait déjà moins de vitesse à l'époque. Ca reste un souvenir mémorable et c'est vrai que cela a servi pour savoir ce qu'il fallait travailler.

Pour l'équipe de France, c'était une période de reconstruction après la non qualification à l'Euro 1993 ?
Aimé (NDLR : Aimé Mignot, sélectionneur) avait un laps de temps de quatre ans pour reconstruire à la suite de la non-qualification du championnat d'Europe. Il y avait Marie-Christine Umdenstock qui avait annoncé sa retraite internationale et qui jouait libéro. J'ai joué les trois matches à ce poste-là et Aimé m'a donné ma chance d'évoluer là. Je ne suis pas sûre que j'ai joué par la suite tout le temps à ce poste mais je l'avais déjà fait en tout cas avec les garçons.

Dans l'équipe de France, y a t-il des joueuses qui t'avait marqué particulièrement ?
Je me souviens déjà des joueuses défensives. Il y avait Sandrine Roux dans les buts, Cécile Locatelli et Hélène Hillion en stoppeurs. A cette époque, on jouait en 3-5-2. Je me souviens en plus que j'avais eu la chance de partager la chambre avec Cécile sur ce tournoi.

Sur ces trois matches joués à Chypre, quels souvenirs as-tu gardés ?
C'est loin mais je me souviens du stade, du contexte, les vestiaires étaient assez retirés. Je sais que par rapport à mon jeu, j'avais fait d'énormes erreurs en libéro très décrochée, très loin de la défense avec peu de repères. Je sais que sur les résultats mon comportement n'était pas irréprochable, c'est sûr puisqu'on était une équipe en reconstruction. Pour moi, c'était un poste nouveau sur lequel je n'avais aucune expérience et je me suis formée malheureusement au début dans la défaite.
(NDLR : défaites face à la Suède (1-3), l'Allemagne (0-3) et le Danemark (1-1 puis 3 tirs au but à 5), la France termine 6e sur 6)

Mais cela reste tout de même un bon souvenir ?
Oui, de toute façon d'un point de vue collectif, on était un ton en dessous avec ces sélections là qui avaient des systèmes bien huilés, un groupe qui se connaissait bien alors que nous on était en reconstruction même s'il y avait quelques anciennes. Les adversaires préparaient l'Euro 1993.
Oui après j'ai plus de souvenir de groupe en dehors des matches. Notamment les repas et la vie de groupe. Je me souviens notamment d'une anecdote complotée avec 3, 4 joueuses avec la mise à l'eau d'Aimé !

Et si on devait comparer et regarder les évolutions entre 1993 et 2006, que dirais-tu ?
Déjà surtout l'aspect tactique. Ce qu'a fait Aimé avec moi à l'époque en me faisant jouer d'entrée, aujourd'hui ca ne peut plus se faire. Et les filles ont une culture tactique maintenant qui leur permet d'être capable de s'adapter. Je crois que c'est la grande différence entre les deux.
Il y a aussi un énorme progrès sur l'aspect athlétique et je crois que l'équipe de France depuis 16 ans a surtout progressé, c'est vraiment indéniable. On a encore un manque sur l'aspect sportif général d'un point de vue culturel.
Ca n'a en tout cas rien à voir avec les années 90, le jeu a évolué, les systèmes de jeu aussi.

Propos recueillis par Sébastien Duret

Dimanche 8 Mars 2009
Sébastien Duret

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