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Sonia Bompastor : « Il faut savourer »

La latérale aux 130 sélections revient sur le succès des Bleues et raconte l'avant-match toujours un peu particulier quand on a pour sélectionneur Bruno Bini.



Sonia Bompastor a donné le ton d'entré de match (Photo : Eric Baledent)
Sonia Bompastor a donné le ton d'entré de match (Photo : Eric Baledent)
Sonia, battre le Canada 4-0, c'est une surprise ?
Le Canada était une bonne équipe, c'est pour ça que nous sommes un peu surprise mais j'avais dit aux journalistes que, nous aussi, nous avions une formation qui pouvait battre n'importe qui.

Qu'est-ce qui a fait la différence entre aujourd'hui et le match du Nigeria ?
Lors du premier match de la compétition, on ne savait pas trop où l'on en était physiquement car il y a eu une coupure et on avait refait une préparation physique. Il y a aussi eu un peu de tension dû à l'enjeu et puis on était supposé jouer l'équipe la plus faible du groupe. On savait qu'on n'avait pas le droit à l'erreur, qu'on était attendu. Au niveau comptable, c'était très important. On n'a pas attaqué le match comme aujourd'hui pied au plancher en se disant : « Si on veut aller en quarts il faut gagner contre le Canada ». Du coup, contre le Nigeria, on était un peu moins sûres de nous.

« Certaines joueuses m'ont dit : « elles font de la peine les Canadiennes », je leur ait répondu qu'on avait souvent été à leur place. »

Sonia Bompastor tout à sa joie vient féliciter Elodie Thomis, la quatrième buteuse (Photo : Eric Baledent)
Sonia Bompastor tout à sa joie vient féliciter Elodie Thomis, la quatrième buteuse (Photo : Eric Baledent)
Vous avez joué votre 130e rencontre avec les Bleues, ce match est-il le plus beau que l'équipe de France ait joué ?
Ça fait partie des bons moments surtout que le résultat nous permet de ne pas être à la place du Canada, pour une fois. Certaines joueuses m'ont dit : « Elles font de la peine les Canadiennes », je leur ait répondu qu'on avait souvent été à leur place. Il faut savourer, c'est une victoire méritée. On a été sérieuses défensivement et collectivement, on a marqué des jolis buts, c'est important pour la confiance.

On a l'impression que vous parlez d'un match lambda, mais vous venez de mettre 4-0 au Canada, sixième nation mondiale.
Il faut vraiment réaliser qu'on a fait une grosse performance. Les Canadiennes était favorites, elles sont devant nous au classement mondial et ont eu plus de temps de préparation que nous. C'est sûrement bon pour suite de la compétition, c'est génial pour nous. On voulait tellement cette qualification que ça fait du bien.

Il paraît que Bruno Bini vous a raconté une drôle d'histoire avant ce match...
Ce matin (ndlr : hier matin), il nous a demandé de nous lever et d'aller inscrire un mot que l'on avait en tête sur le paperboard. Chaque membre du staff et chaque joueuse est allée inscrire son mot. Il a ensuite amené le paperboard dans la chambre pour nous raconter une histoire en causerie. Il a pris le soin de n'oublier aucun mot.

Quel était le votre ?
Qualif !

« Ça parlait d'une dame qui a pris un car pour prendre le bateau France et qui a joué au poker »

Son histoire avait-elle un sens ?
Franchement, ça n'avait pas de sens (rires) mais à sa décharge, il n'a pas eu beaucoup de temps. J'ai rigolé, car je pensais que ça aurait un rapport avec ce match, avec l'enjeu, la qualification au bout mais en fait non. Ça parlait d'une dame qui a pris un car pour prendre le bateau France et qui a joué au poker. Rien à voir donc (rires). Mais c'était marrant et en plus il a utilisé tous nos mots. Il a voulu nous montrer que, chacune de notre côté, on n'y arriverait pas mais que chacune ensemble, ce serait beaucoup mieux.

Et à propos de Christine Sinclair qui reçu le ballon en pleine figure après un de vos dégagements ?
Quand j'ai dégagé le ballon sur elle, j'étais vraiment désolée. Ça m'a fait mal pour elle, elle saignait mais elle m'a dit que c'était le masque qui lui avait heurté le visage.

Elle n'a pas été rancunière ?
Non. Mais sur le match d'aujourd'hui, les Canadiennes ne peuvent que reconnaître que l'on a été supérieure. C'est toujours frustrant, elles doivent être certainement déçues mais en tant que sportive de haut niveau quand on perd contre une équipe qui est plus forte, il faut savoir l'admettre.

Thibault Simonnet, à Bochum

Vendredi 1 Juillet 2011
Sebastien Duret

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