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Tournoi de France - Wendie RENARD : "C'est de bonne augure pour l'EURO"

La capitaine des Bleues a tiré le bilan du tournoi et de la bonne prestation des Bleues à quelques mois de l'Euro. Elle a aussi répondu à la parité salariale dont disposeront les joueuses américaines.



Wendie Renard (photo Frédérique Grando)
Wendie Renard (photo Frédérique Grando)
Quel bilan tirez-vous de ce Tournoi de France ? Même si ce n’est qu’un tournoi amical, est-ce qu’il y a de la satisfaction et de la confiance engrangée aussi ?

Oui, bien sûr. Forcément, on emmagasine de la confiance au vu des matches joués face à trois belles équipes en plus. Donc il y aura des enseignements à tirer des trois rencontres. Tout n’a pas été parfait mais c’est important de gagner pour la confiance. On a vu aussi les attaquantes marquer donc c’est bien également sur le plan individuel. Collectivement, on a forcément une grosse marge de progression mais c’est toujours mieux de le faire en gagnant.

Corinne Diacre évoquait l’homogénéité du groupe, qui avait pu être par le passé un peu le défaut de cette équipe, ce manque de profondeur hors du 11 type. C’est un peu votre impression également ?

Oui forcément. Dans les grandes compétitions passées, on avait un beau groupe mais quand on arrivait au moment clé, c’était un peu difficile d’apporter de la fraîcheur. Là, on voit qu’il y a de la qualité dans notre groupe. C’est intéressant et de bon augure pour l’EURO. C’est important pour la confiance mais il faut encore qu’on travaille individuellement et collectivement pour être prêtes déjà pour les matches de qualification en avril. Après l’EURO, il faudra faire une bonne préparation pour arriver prêtes.

"C'est de bon augure d’avoir une attaquante dans la surface de son gabarit"

Vous évoquiez les attaquantes qui marquent, comme Marie-Antoinette Katoto encore sur ce match. A-t-elle franchi un cap ces derniers temps avec les Bleues ? Est-ce vraiment désormais l’atout numéro 1 de l’équipe devant ?

Marie a toujours été une buteuse, en club comme en sélection. C’est vrai qu’avec les Bleues, il lui a fallu du temps. Mais elle s’est vite adaptée et on voit au fur et à mesure des rencontres qu’elle prend confiance. Elle n’a pas besoin de beaucoup d’occasions pour la mettre au fond. C’est une grande qualité chez elle. Il faut qu’elle continue comme ça et qu’elle en mette encore plus cet été. Je lui souhaite en tout cas. Pour nous, c’est de bon augure d’avoir une attaquante dans la surface de son gabarit, avec son jeu de corps, son jeu dos au but qui fait du bien. C’est intéressant pour nous.

Sur le stage, comment avez-vous trouvé le groupe ?

Bien. On a eu beaucoup de temps libre où l’on pouvait échanger, jouer, travailler. C’est une bonne chose. Ces périodes nous permettent également de pouvoir échanger entre nous, de mettre en place certaines choses pour la prochaine compétition qui arrive, faire des réajustements avec le staff. C’est intéressant et lors du prochain stage, on va remettre encore des choses en place collectivement pour préparer aussi cet EURO qui arrive.

"Le football américain a beaucoup d’avance sur le football européen"

Avez-vous le sentiment que le groupe gagne en maturité et en maitrise à la suite des scénarios vécus durant ce tournoi ?

En tout cas, il y a des joueuses d’expériences sur le terrain malgré le jeune âge de certaines. Elles démontrent une grande maturité donc pour moi, il n’y a pas d’âge. Ce n’est qu’une question de comportement, de mentalité et on le démontre individuellement et collectivement. Même si on a encaissé ce but très tôt en seconde période alors qu’on était prévenues, on n’a pas paniqué. On a joué un peu différemment en seconde mais on a su aller mettre le troisième avec Marie. Cela démontre une grande maturité et une grande force de notre part. Maintenant, il faut le reproduire plus souvent et avoir encore plus de maîtrise. On peut encore progresser, surtout sur la période avant l’EURO. Les matches vont s’enchaîner et il va falloir qu’on arrive à mieux gérer encore les temps forts et les temps faibles.

Pour finir, question hors tournoi : les joueuses américaines vont désormais être payées autant que les hommes pour jouer pour leur pays. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Je n’ai pas vu passer cette information. Mais on sait que le football américain a beaucoup d’avance sur le football européen. Là-bas, le soccer est le sport numéro un et il n’y a pas photo. Aujourd’hui, elles ont des titres, un palmarès. Donc elles peuvent se permettre d’avoir cette lutte avec leur fédération car en termes médiatique, elles sont populaires. Ce qui est très peu le cas en Europe avec les équipes nationales. C’est intéressant mais il faut continuer à travailler et à se battre pour déjà gagner. Puis quand on gagne, on a plus de pouvoir pour demander des choses.

Elle n’est pas possible cette lutte en France ?

Dans les années à venir, pourquoi pas. Mais avant tout, ce n’est pas l’égalité salariale qui est intéressante. Ce sont les structures dans les clubs, le quotidien. Après quand tu arrives à gagner des titres avec l’équipe nationale, tu peux demander des choses à la fédération. Pour l’instant, notre palmarès est vierge. On se bat déjà sur le terrain pour faire honneur à notre maillot et notre pays. Mais vu comment c’est parti en Europe, avec des nations qui évoluent bien, on ira dessus dans les années à venir. C’est normal car je pense qu’on le mérite aussi. 

Mercredi 23 Février 2022
Daniel Marques

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