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"Un seul objectif : mettre le groupe dans les meilleures conditions"

Si à la lecture d'une feuille de match, seul le nom du sélectionneur est inscrit, c'est toute une équipe technique qui travaille au quotidien avec le sélectionneur pour tirer le meilleur du groupe France.



Philippe Joly en séance avec les gardiennes (photo : Eric Baledent)
Philippe Joly en séance avec les gardiennes (photo : Eric Baledent)
Lors de sa nomination en 2007, Bruno Bini avait souhaité repartir avec le staff qui lui avait permis de décrocher en 2003 le titre de Champion d'Europe U19 et d'y joindre Corinne Diacre (121 sélections) qui avait annoncé quelques mois auparavant l'arrêt de sa carrière.

Aujourd'hui, avec André Barthélémy (Conseiller Technique Départemental de la Ligue de Charente), Philippe Joly (Conseiller Technique Régional de la Ligue de Bourgogne) et Corinne Diacre qui a par ailleurs décroché son certificat de formateur en 2010, la répartition des tâches permet à chacun d'apporter son expérience aux joueuses et d'avoir un regard constructif.

Interrogés sur leurs rôles, André Barthélémy évoque leur contribution : "Chacun essaye d'amener sa connaissance, son expérience pour la partager avec les filles et de faire au mieux pour faire progresser les filles. Tout le monde fait son boulot du mieux possible. Chacun a sa personnalité, son caractère et sa façon de voir les choses. Tout le monde se partage le travail et dans la philosophie de Bruno ça va très bien car c'est un homme qui est pour le partage. A ce niveau-là tout le monde a de quoi s'occuper"

André Barthélémy avec Bruno Bini (photo : Eric Baledent)
André Barthélémy avec Bruno Bini (photo : Eric Baledent)
Philippe Joly précise la diversité des tâches : "Le rôle d'adjoint est très varié. On s'occupe aussi bien de la gestion du matériel, des équipements que du terrain. Chacun a sa mission, on fait au mieux surtout avec un seul objectif : mettre le groupe dans les meilleures conditions possibles. Ce n'est pas Philippe Joly, Corinne Diacre et André Barthélémy qui font leur truc de leur côté en se faisant plaisir, ils font leur truc dans l'intérêt du collectif. Il faut que les filles n'en ressortent que des points positifs. »

Corinne Diacre
est plus particulièrement en charge l'animation défensive. Une réunion technique après chaque match permet d'organiser les jours qui suivent : "Il y a une observation du match passé puis une réunion technique pour planifier les 3 ou 4 jours qui précède le match qui suit. Il y a ensuite une fixation d'objectif, voir ce que l'on va travailler, à quel moment. Pour ma part, je suis plus en charge du secteur défensif. Mise à part la stratégie que l'on travaille en amont car toutes les séances sont ouvertes à la presse et on ne va pas dévoiler nos petits secrets".

Corinne Diacre apporte ses conseils dans l'animation défensive (photo : Eric Baledent)
Corinne Diacre apporte ses conseils dans l'animation défensive (photo : Eric Baledent)
Mais si chacun s'occupe de ses spécialités, il y a, avant tout, un travail transversal à effectuer comme le détaille André Barthélémy : "On ne peut pas dissocier l'offensif du défensif. Il faut souligner le travail offensif qu'amène les défenseures comme Sonia ou Laure face au Canada par leurs centres mais aussi tout le travail défensif de pressing que peuvent faire les attaquantes. Quand une joueuse a le ballon, elle attaque, quand on ne l'a pas, elle doit savoir défendre. On est là pour les mettre dans les meilleures situations pour être efficace dans le jeu. Les beaux gestes, c'est une chose mais offensivement, on ne peut pas prendre du plaisir sans être efficace".

L'expérience de chacun est aussi primordiale pour faire passer les messages aux joueuses. Corinne Diacre amène son regard auprès des défenseures comme jeudi soir lors de la séance avec Laura Georges et Sabrina Viguier : « Pour moi, les matches références défensivement avant la Coupe du Monde ont été l'Écosse et le match aller contre la Belgique, où on a vraiment vu quelques défaillances collectives, ça m'a permis de retravailler quelques points clés essentiels individuellement puis collectivement. » (NDLR : interview réalisée avec le match contre l'Allemagne)

Ancien attaquant d'Angers, Saint-Etienne et Bastia, André Barthélémy fait aussi parler ses acquis au plus haut niveau : "Dans le secteur offensif, il faut que les filles prennent bien conscience de leurs capacités et aient bien confiance en leur potentiel. Offensivement, on reste sur des choses basiques : les filles doivent s'imprégner du dernier geste pour conclure et être efficace. Il faut imprégner dans l'esprit des attaquantes, cette notion de culot. Il ne faut pas qu'elles se posent de questions. Il y a une amélioration par rapport au jeu sur plusieurs années. Les filles ont un peu plus de culot, tentent un peu plus. C'est normal, ça évolue".

Philippe Joly est en charge plus particulièrement de la partie physique et de l'entraînement des gardiennes de but. Sur le plan athlétique, le travail a démarré bien en amont : "Lors du premier match contre le Nigeria, les filles ne pouvaient pas être à 100% de leurs moyens. Ce n'était pas le cas contre le Canada où l'on arrivait dans une condition physique optimale par rapport à la programmation. Et heureusement, sur les deux matches on l'a vu. Face au Canada, on a vraiment trouvé un peu plus de consistance, dans l'impact physique et dans la réactivité des joueuses". Il est aussi revenu sur la communication entre les lignes : "L'important, c'est d'avoir l'osmose entre les attaquantes, les milieux, les défenseures et la gardienne. Quand on arrive à avoir tout ça...

Et ce qui reste finalement le plus important dans le rôle des adjoints et le sélectionneur Bruno Bini, c'est qu'il y ait des discussions et des divergences pour effectuer les meilleurs choix : "Les échanges sont constructifs même si nous ne sommes pas toujours d'accord. Le fait de pouvoir se dire les choses, ça nous fait avancer. Mais ça nous fait aussi réfléchir sur des choses que l'on n'aurait pas vu, ou en tout cas pas de la même façon".
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Vendredi 8 Juillet 2011
Sebastien Duret

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