Footofeminin.fr : le football au féminin
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Coupe du Monde - Audiences TV, un grand pas en avant

De nombreux records ont été battus lors de la Coupe du monde 2019, sur le terrain et en dehors. La couverture médiatique a été sans précédent, et les audiences télévisuelles notamment ont atteint des records dans de nombreux pays participant à la compétition.



Une finale record

Disputée entre les États-Unis et les Pays-Bas, la finale a battu des records dans les deux pays malgré l'heure matinale chez les désormais doubles championnes du monde en titre. Plus de 15 millions de téléspectateurs en cumulé, un record pour la Fox avec une finale plus regardée que la finale de la dernière Coupe du monde masculine, un record également pour Telemundo, le match devenant le plus regardé de l'histoire de la Coupe du monde féminine en espagnol. On peut également ajouter les 400% d'augmentation par rapport à la finale 2015 diffusée en prime time sur les plate-formes numériques de la FOX. Du côté néerlandais, le match a été dans la lignée d'une compétition record, avec près de 5,5 millions de Néerlandais devant le match, et une part d'audience de 88%. La finale de l'Euro n'avait attiré « que » 4,1 millions de téléspectateurs.

S'il est logique de voir la compétition être globalement plus suivie que la précédente et de voir les Pays-Bas, qui ont confirmé leur titre européen, obtenir des audiences records, la finale n'a pas été massivement suivie que dans les deux pays concernés. Au Brésil, le match est devenu le plus regardé hors matches de la sélection en Coupe du monde féminine ; en Angleterre, il a été plus suivi que le match pour la troisième place qui impliquait pourtant les Lionesses, et la finale la plus suivie de l'histoire, comme ce fut le cas en France. Dans d'autres pays, comme en Suède, en Allemagne ou encore en Espagne, elle fut logiquement le match « neutre » le plus regardé du tournoi, même si le quart de finale entre la France et les États-Unis a également connu un succès certain (ce fut le match « neutre » le plus regardé en Italie par exemple).

En France, une grande réussite

(photo Eric Baledent/FOF)
(photo Eric Baledent/FOF)
En ce qui concerne les matches de l'équipe de France, le match le moins suivi a été -assez logiquement- celui face au Nigeria lors de la troisième journée de la phase de groupe, pour un total de 9,6 millions de téléspectateurs et environ 40% de part de marché. Des chiffres inférieurs aux autres rencontres des Bleues, mais assez similaires aux autres matches de groupe, celui face à la Norvège enregistrant le plus grand nombre de spectateurs (10,3 millions), le match d'ouverture face à la Corée du Sud la plus grosse part d'audience (environ 45%). A l'exception de la rencontre face au Nigeria, les chiffres ont grimpé au fur et à mesure des rencontres et que la compétition avançait, jusqu'au quart de finale face aux États-Unis, un des matches les plus suivis du tournoi de façon générale, et par près de 12 millions de téléspectateurs en France, pour une part de marché de presque 56%. Tous ces chiffres sont bien supérieurs à ceux obtenus lors des éditions précédentes, le quart de finale face aux États-Unis étant quasiment trois fois plus regardé que celui de 2015 face à l'Allemagne. Si les augmentations de téléspectateurs et de part de marché sont parfaitement logiques, la France étant pays-hôte, ils sont toutefois particulièrement satisfaisants et montré bien le soutien apporté à la sélection comme cela fut le cas à chaque match au stade.

Parmi les matches « neutres », diffusés en intégralité par Canal + et en partie par le groupe TF1, les résultats sont sans surprise, avec des les meilleurs chiffres pour la finale, suivie par près de six millions de téléspectateurs, soit plus de 42% de part de marché. Le podium est complété par la demi-finale entre l'Angleterre et les États-Unis, avec un nombre de téléspectateurs quasiment équivalent à la finale, mais une part de marché environ 10% moins importante, et la deuxième demi-finale entre les Pays-Bas et la Suède, avec plus de 4 millions de téléspectateurs et une part de marché d'environ 25%. Les matches diffusés par le groupe TF1 (une vingtaine) l'ont été principalement sur la chaîne TMC, qui a été leader de la TNT à plusieurs reprises. La part d'audience la plus important a été enregistrée lors du huitième de finale entre l'Espagne et les États-Unis (environ 12%), le nombre de téléspectateurs le plus élevée lors du match pour la troisième place entre la Suède et les États-Unis (1,9 million de téléspectateurs sur TMC).

Plus généralement, des audiences en forte hausse

Du côté du champion du monde états-unien, en dehors de la finale, le nombre de téléspectateurs moyen a connu une hausse significative par rapport à la dernière édition, disputée pourtant à des horaires plus « abordables ». Du côté du nouveau vice-champion du monde, la popularité grandissante de la sélection championne d'Europe s'est fait ressentir dans les stades de l'Hexagone, mais également à domicile devant la télévision. Aucun match n'a été en-dessous de 62,5% de part de marché, et quatre ont été aux alentours des 80%. La finale a battu ces excellents chiffres puisque quasiment neuf téléspectateurs sur dix ont regardé le match.

Le Brésil a été éliminé rapidement, mais les audiences ont battu des records. La finale 2015 était auparavant le match le plus regardé de l'histoire des Coupes du monde féminines, mais l'édition 2019 a fait mieux, avec des parts de marché généralement aux alentours des 50%. L'entrée en lice contre la Jamaïque a été le deuxième plus suivi de l'histoire, puis le record a été presque battu lors du match face à l'Italie, avant d'exploser lors du huitième de finale face à la France avec plus de 35 millions de téléspectateurs, soit dix millions de plus que la finale 2015. Une prise de conscience positive pour l'avenir ?

En Angleterre, chaque match ou presque a permis d'établir un nouveau record (Ecosse, Cameroun, Norvège), jusqu'à la demi-finale face aux États-Unis qui a doublé le score du match d'ouverture face au voisin écossais avec près de 9 millions de téléspectateurs, une pointe à plus de 11,8 million, et une part de marché proche des 45%. Des chiffres très encourageants, soulignant les progrès de la sélection qui va participer aux prochains Jeux olympiques et surtout accueillir l'Euro en 2021.

En plus

En Allemagne, le quart de finale face à la Suède a été le match de football féminin le plus regardé depuis 2013, et la finale le match neutre le plus regardé devant le quart de finale entre la France et les États-Unis. En Suède, l'élimination en demi-finale face aux Pays-Bas, avec une part de marché de 80%, est tout simplement devenu la diffusion sportive la plus regardée en 2019 dans le pays, et surtout, le match de football féminin avec la plus grosse part d'audience de l'histoire (faisant mieux au passage que la moyenne des téléspectateurs lors de la Coupe du monde 2018). En Italie, le match de la troisième journée de poule face au Brésil a largement battu le record pour un match de football féminin avec plus de 7,3 millions de téléspectateurs, mais l'audience la plus importante a été obtenue lors du quart de finale face aux Pays-Bas (près de 45%), vue par plus de six millions de téléspectateurs. Avec 64% des téléspectateurs présents devant leur télévision, la défaite face à l'Angleterre en quart de finale a été la plus suivie des trois dernières éditions en Norvège. Au Chili, la rencontre face aux États-Unis a été le match le plus regardé d'une Coupe du monde féminine, plutôt logique alors que l'équipe participait à son premier tournoi. Record identique pour la Thaïlande face à la Suède, battant le précédent record établi il y a quatre ans face à la Côte d'Ivoire. Pas de records en revanche du côté du Japon où de la Chine, combinaison d'horaires pas très pratiques et d'aventures plutôt brèves. Les audiences ne sont pas connues à l'heure actuelle dans les pays africains ayant pris part à la compétition, mais un rapport complet est attendu en octobre.

La couverture médiatique de la Coupe du monde 2019 a permis au football féminin de franchir un nouveau palier dans son développement au niveau mondial. Des États-Unis à la Thaïlande, du Brésil à l'Italie, les audiences télévisuelles ont connu un boom qui attend d'être confirmé dans quatre ans. Si les résultats globaux des équipes européennes ont permis de faciliter les audiences avec des horaires favorables, les records enregistrés aux États-Unis et au Brésil montrent bien l'évolution de la popularité de la discipline. En France, le public a répondu présent, au stade ou devant la télévision, et il faut désormais réussir à surfer sur la vague...

Mercredi 10 Juillet 2019
Charlotte Vincelot

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