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Coupe du Monde - Les ETATS-UNIS, fragilisés mais avertis

Les États-Unis se sont difficilement qualifiés pour les quarts de finale, et ce n'est pas forcément une bonne nouvelle. Parce que les championnes du monde sont désormais officiellement averties, et conscientes de leurs faiblesses. Leurs premiers matches sans grande adversité les avait confortées dans leur statut de favorites à leur propre succession et les performances précédentes de l'Espagne n'étaient pas franchement brillantes.



Jill Ellis (photos FIFA.com)
Jill Ellis (photos FIFA.com)
La sélection américaine s'est sortie d'un match qui ressemblait fortement à un piège, et il faut attendre d'elle qu'elle montre un tout autre visage contre la France, que Jill Ellis décide de procéder à des changements dans son équipe de départ ou non. Mais si ce match fut un avertissement, il n'était pas question de prendre la France à la légère de toute manière. Après tout, les Bleues n'ont pas perdu contre les États-Unis depuis les JO de 2016, et ont remporté deux des trois dernières rencontres en inscrivant trois buts.

Du changement en défense ?

Les côtés de la défense américaine sont occupés comme souvent par deux milieux offensives, à savoir Kelley O'Hara et Crystal Dunn. C'est une tradition ou presque pour la sélection, habituée à jouer de l'avant avec des latérales très offensives. Mais face à l'Espagne, il a fallu défendre, et ce fut plus compliqué, notamment pour Crystal Dunn, en difficulté face à Lucia Garcia. Elle ne pourra pas se permettre la même performance face à la France, avec Kadidiatou Diani ou Delphine Cascarino face à elle. Si elle est considérée comme la seule « arrière » gauche de l'effectif, plusieurs joueuses peuvent cependant occuper son poste si Jill Ellis veut plus de garanties défensives, à commencer par Kelley O'Hara, titulaire à gauche tout juste reconvertie lors des JO de 2012, Tierna Davidson, bien qu'elle soit plus habituée à jouer dans l'axe, ou encore Tobin Heath (dixit Jill Ellis).

A droite, Kelley O'Hara a été prise dans son dos plus d'une fois et ce dès la première minute de jeu. Elle pourrait avoir à monter moins souvent, ou voir Ali Krieger débuter. La latérale d'Orlando a justement été rappelée avec la sélection en mars après deux ans sans sélection, O'Hara ayant connu une année compliquée par des blessures. Logiquement, Jill Ellis devrait compter sur Dunn et O'Hara face à la France, mais des changements ne sont pas à exclure.

Au centre, le duo Becky Sauerbrunn/Abby Dahlkemper sera la partie. Les deux joueuses sont solides, mais elles peuvent rapidement être exposées par les montées de leurs latérales, et ne sont pas les joueuses les plus rapides. Dernier point mais pas le moindre, le cas Alyssa Naeher. Les États-Unis ne possèdent plus dans leurs buts la légende Hope Solo et cela contribue à fragiliser l'arrière-garde américaine. Mais Naeher est une gardienne très solide, et si la France ne refusera pas -espérons-le- de cadeau, il ne faudra pas non plus compter dessus...

La défense américaine est rapidement mise en difficulté en contre-attaque, et les Bleues devront en profiter. Elles ont en tout cas montré qu'elles savaient le faire, avec sept buts inscrits lors des trois dernières confrontations entre les deux sélections, même si celles-ci étaient amicales et la saison de NWSL n'avait pas encore commencé.

Horan de retour au milieu ?

Horan de retour en titulaire
Horan de retour en titulaire
C'est un des luxes de la sélection championne du monde, pouvoir se passer de la meilleure joueuse de la dernière saison de NWSL dans un match couperet de Coupe du monde. Mais au milieu, Julie Ertz est incontournable, et il ne reste que deux places, à décider entre Rose Lavelle, dont le style de jeu et les performanes font du bien à l'équipe, Sam Mewis, en box to box très efficace, et Lindsey Horan, la « reine » du duel, une présence qui ne passe pas inaperçue et des qualités aussi bien de buteuse que de passeuse. Quelles que soient les joueuses qui débuteront face à la France, Jill Ellis fera le bon choix. Horan sera a priori dans l'équipe de départ, mais il faut décider qui de Lavelle ou Mewis débutera la rencontre sur le banc. Le dilemme est certainement plus agréable pour Ellis que de décider quoi faire dans les couloirs de la défense...

L'attaque en souffrance

Oui, la défense états-unienne a été en difficulté face à l'Espagne. Mais que dire alors de son trio offensif ? Seule Megan Rapinoe a pris une part active à la rencontre, même si elle a été dominée par Marta Corredera. Alex Morgan, qui était sortie du match face à la Suède pour une petite blessure, a eu droit à un traitement de faveur de la part de l'Espagne. Joueuse qui a subi le plus de fautes dans la rencontre, elle a été mise à terre à deux reprises lors des trois premières minutes de la rencontre, et a été des plus discrètes ensuite. L'attaquante star n'a pas semblé dans son assiette. A droite, Tobin Heath a elle obtenu le premier penalty avant de revêtir sa cape d'invisibilité pendant la quasi-totalité de la rencontre.

Voir ce trio aussi inoffensif est très rare, comme de voir la sélection sans aucun tir cadré dans le jeu. Une grande partie du mérite revient à l'Espagne, naturellement, mais l'on peut penser que dans un bon jour, elles auraient pu prendre le dessus sur leur(s) adversaire(s) directe(s). Rapinoe/Morgan/Heath, c'est le trio titulaire, et Jill Ellis devrait normalement compter dessus contre la France. Si dorénavant elle voulait apporter du sang neuf dans le onze de départ, elle aurait un choix large et d'excellente qualité à commencer par le trio préférentiel Christen Press, Mallory Pugh et Carli Lloyd.

Le défi physique

Il ne fut pas surprenant de voir l'Espagne poser des difficultés aux États-Uniennes d'un point de vue tactique. En revanche, les voir remporter le défi physique montre une partie importante des progrès de la sélection espagnole. Celle-ci a commis 17 fautes lors de la rencontre, soit 12 de plus que son adversaire, et n'a récolté qu'un carton jaune, à la 85e minute. L'arbitre du quart de finale Kateryna Monzul sera peut-être moins permissive, mais quoi qu'il en soit, il faudra que la France réponde présente dans les duels. De ce point de vue là, le retour dans l'équipe de Lindsey Horan devrait soulager le milieu de terrain américain.

Vendredi 28 Juin 2019
Charlotte Vincelot

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