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Coupe du Monde - Sarina WIEGMAN (Pays-Bas) : "Les joueuses croient en leur capacité à gagner des trophées"

C'est une sélectionneuse néerlandaise calme mais heureuse qui s'est exprimée en conférence de presse à l'issue de cette qualification historique en finale



La buteuse Jackie Groenen avec sa coach Sarina Wiegman (photo Frédérique Grando/FOF)
La buteuse Jackie Groenen avec sa coach Sarina Wiegman (photo Frédérique Grando/FOF)
Est-ce que ce match a été le plus long, le plus difficile ?
Ce match a été le plus long, le plus difficile. Lieke (Martens) n’était pas en forme. Nous avions besoin d’une joueuse très en forme. Van de Donk a été mise plutôt sur le côté et on a fait des ajustements de position dans le XI. Ensuite, on a fait entrer Shanice. Elle a le même type de profil que Lineth. Nous avons réussi à progresser, nous étions en possession du ballon en 2e mi-temps.

Êtes-vous émue ce résultat ?
Je n’ai pas ressenti d’émotions pendant ce match. Je n’ai pas encore vraiment pris conscience de ce qui se passe. Pendant le match, on est concentré sur la victoire, on ne se retourne pas. C’est extraordinaire. Au cours des quarts de finale, j’avais ressenti beaucoup plus d’émotions que maintenant. Là je suis très calme.

Dix ans en arrière, imaginiez-vous un tel parcours ?
Je crois que ce potentiel existait mais il n’y avait pas encore les infrastructures. Cela a débuté vraiment en 2016. Les joueuses ont pu s’entrainer avec les installations requises et les joueuses ont pu beaucoup progresser. Elles ont aussi été transférées dans des clubs européens, cela a aidé. Elles ont développé leur talent, elles ont l’expérience et elles croient à leur capacité à remporter des trophées.

Qui peut aujourd’hui vous arrêter ?
Les États-Unis peuvent nous arrêter. C’est incroyable, d’être en finale. Ce sera très compliqué mais nous sommes prêtes et tout peut arriver sur un seul match. Si on veut s’imposer face aux États-Unis, il faut lutter. Il faut vraiment fournir de gros efforts et batailler pour marquer.

Qu’est ce que cela représente pour vous d’avoir deux femmes coachs en finale ?
Je suis très heureuse d’être en finale. Jill également. Si on veut élargir un peu, c’est une opportunité pour nous de progresser encore dans tous les aspects du football et de la société. Faisons encore plus d’efforts pour nommer des femmes aux plus hauts postes dans les instances internationales du football. Les femmes doivent avoir le courage de s’imposer, de prendre des risques pour prendre ces postes qui sont aujourd’hui accessibles. Nous devons montrer que nous avons le talent.

Comment expliquez-vous les manques de concentration face au but ?

Je ne crois pas que nous ayons manqué de discernement. Nous luttions face à des joueuses suédoises très talentueuses. Nous étions peut-être un peu brouillonnes mais peu à peu nous avons ajusté le jeu. La fatigue est arrivée mais nous avons eu suffisamment d’énergie pour être supérieures aux Suédoises.

Avez-vous un mot sur Shanice qui était remplaçante ce soir ?
Comme Dekker qui était déçue de ne pas faire partie du onze. Shanice a eu le même message, c’est décevant mais ce sont des remplaçantes qui peuvent entrer en jeu. Toutes les joueuses se comportent comme des professionnelles. C’est la force de l’équipe, d’accepter les choix et cela ne les empêche pas de tout donner dès qu’elles entrent en jeu.

Comment avez-vous réussi à transformer vos joueuses en combattantes ?
Je crois que moi-même que je suis une joueuse. J’ai un grand sens du collectif. C’est très important de jouer ensemble. J’ai vu cela aux Etats-Unis, comment faire face, comment motiver une équipe. C’est très utile de faire cela. Il fait associer cet esprit d’équipe. On ne joue jamais seul, on joue en tant que du collectif. C’est vraiment un sens du collectif, vous avez senti cette force.

Jeudi 4 Juillet 2019
Sebastien Duret

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