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Coupe du Monde - Stéphanie FRAPPART une décision qui fait basculer la finale

Au sifflet pour cette finale de la coupe du monde entre les Etats-Unis et les Pays-Bas (2-0), la Française Stéphanie Frappart a pris une décision litigieuse en accordant un penalty en faveur des joueuses de Jill Ellis. Une décision qui a eu un impact majeur sur la rencontre.



Manuela Nicolosi et Stéphanie Frappart, le duo français en finale (photo Eric Baledent/FOF)
Manuela Nicolosi et Stéphanie Frappart, le duo français en finale (photo Eric Baledent/FOF)
Pour sa première finale de coupe du monde féminine en tant qu’arbitre centrale, on parierait que Stéphanie Frappart aurait aimé un peu moins faire parler d’elle. Mais une décision, qui a scellé l’issue de ce match, l’a forcément placé au cœur des débats après la rencontre. Stefanie Van der Gragt, la fautive, raconte l’action : « Il y a un long ballon, quelqu’un le retouche de la tête, et j’étais tournée de l’autre côté, Alex Morgan vient dans mon dos. Je ne la vois pas, j’essaye de dégager, mais malheureusement je la touche. Elle est intelligente, elle sait que je ne la vois pas, c’était bien joué ».

Stéphanie Frappart accorde le penalty (photo Eric Baledent/FOF)
Stéphanie Frappart accorde le penalty (photo Eric Baledent/FOF)
Dans la foulée, le ballon ayant été dégagé côté droit, l’arbitre tricolore accorde un corner, et ne semble pas douter de sa décision. Mais dans l’oreillette, la VAR s’active, et l’alerte sur le contact entre Morgan et Van der Gragt, que la Française, peut-être masquée, n’avait pas vu dans un premier temps. Elle décide alors d’aller visionner les images elle-même sur le bord du terrain, et après quelques secondes de réflexion, accorde finalement un penalty aux Américaines. « Sur le moment, je pensais qu’il n’y avait pas penalty. Maintenant j’ai vu la vidéo, c’est un peu facile d’accorder ce penalty, mais je la touche », admettait après-match, dépitée, la Barcelonaise Van der Gragt, bien malheureuse sur le coup.

De son côté, Alex Morgan ne tentait pas de minimiser l’incident : « Quand le VAR a été appelée, j’étais très contente parce que ça faisait plusieurs fois que, devant leur but, j’avais l’impression qu’elles (les Néerlandaises, NDLR) y allaient un peu fort. Là cette fois c’est un pied haut, vous le voyez j’ai un gros bleu sur le bras (elle montre son bras droit où l’on voit effectivement une trace du contact, NDLR) ».

« Je n’ai pas vu les images, mais j’ai entendu tout le monde dire qu’il n’y avait pas penalty, mais malheureusement quand l’arbitre revient de la VAR… Et malheureusement Sari (Van Veenendaal) n’a pas pu l’arrêter ». En effet, Megan Rapinoe s’est emparée du ballon pour aller marquer le premier des deux buts qui ont scellé le sacre américain.

Car menée d’un but, déjà bien épuisée par leur duel, les Néerlandaises ont reconnu après coup que cela avait fait basculer la partie. Forcément, l’action prête à débat, car Morgan est touchée, sur un geste involontaire de la défenseure centrale néerlandaise. Mais d’autre penalty ont déjà été sifflés pour des faits similaires dans cette compétition. Comme par exemple quand Marion Torrent avait obtenu un penalty pour les Bleues face à la Norvège en phase de groupe, pour un coup de crampon involontaire d’Engen qui dégageait le ballon.

Pour le reste de son match, Stéphanie Frappart a été correcte. Elle a sévit très tôt, en donnant par exemple un carton jaune à Spitse dès la 10e minute. Pour asseoir son autorité et éviter que le match ne devienne trop rugueux ensuite ? Lors du reste de la partie, elle n’a pas sifflé outre-mesure, et souvent laissé le jeu se poursuivre alors que les deux équipes se livraient un combat acharné, et que quelques contacts auraient peut-être mérités d’être plus sévèrement sanctionnés. Elle a également refusé un premier penalty à Morgan, qui se plaignait d’un coup d’épaule de Bloodworth, trop léger pour siffler ce soir. Mais de son match, Américains et Néerlandais retiendront éternellement cette 58e minute, qui a condamné les uns, et envoyé les autres au paradis.

Dimanche 7 Juillet 2019
Vincent Roussel

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