Footofeminin.fr : le football au féminin
Footofeminin.fr

Footofeminin.fr : le football au féminin

#FIFAWWC - Angelo Marisiglia (COLOMBIE) : "Le match contre la France a été un déclic"

Après avoir acquis un résultat historique face à l’Allemagne (2-1) ce dimanche lors de la 2e journée de phase de poules, l'entraîneur adjoint de la Colombie a souligné combien la rencontre amicale perdue 5-2 face à la France, en avril, avait permis à son équipe de passer un cap. Pour réaliser l’impensable et mettre les vice-championnes d’Europe en titre dans le doute.



Scène de liesse avec le public (photo FIFA WWC)
Scène de liesse avec le public (photo FIFA WWC)
Si la France était parvenue à se sortir, hier, du guêpier brésilien dans un stade surchauffé à Brisbane, l’Allemagne n’a pas réussi à calmer les dizaines de milliers de supporters colombiens présents ce dimanche au Sydney Football Stadium. Dans une atmosphère à nouveau incroyable, la 25e nation au classement Fifa a fait tomber les finalistes du dernier Euro (1-2), pour prendre, à la surprise générale, la tête du groupe H.

"Les transitions offensives étaient la clé du match"

"C’est historique pour nous, aujourd’hui on a joué comme à la maison et il faut le souligner", a tenu, dès ses premiers mots en conférence de presse, à indiquer l’entraîneur adjoint colombien Angelo Marsiglia (il remplaçait Nelson Abadia, suspendu, sur le banc), à l’intention de tous les Colombiens venus finalement fêter, dans une liesse incroyable, ce succès étriqué. "Ça a été un match très intense, face à un favori pour la victoire finale et on a très bien joué. C’était un match décisif pour la qualification, on a fait un grand pas et on est très heureux de ce qu’on a vu sur le terrain", s’est enorgueilli le capitaine d’un navire qui a fait couler l’armada allemande, une première en phase de poule de Coupe du monde depuis 1995.

"On savait que physiquement ce serait dur parce que l’Allemagne allait nous attaquer sur les côtés, donc il fallait les bloquer. On avait aussi besoin de bien remonter le ballon, les transitions offensives étaient la clé du match. Le foot européen est plus vertical, donc on devait faire attention à ça et contrer cet aspect de leur jeu", a dit le coach à propos de son plan pour déstabiliser la bande de Martina Voss-Tecklenburg.

Caicedo, une frappe pour illuminer la soirée

Et son équipe a parfaitement tendu sa toile pour piéger des Allemandes dans le dur dès le début du match, désarçonnées par le bloc haut adverse : "On voulait presser haut pour court-circuiter leurs circuits de passes", a également exposé Marsiglia. "On n’a pas eu notre aisance habituelle sur les ailes, il y a eu parfois un peu trop d’envie d’y aller", a déploré de son côté la coach de la Frauen-Nationalmannschaft après le coup de sifflet final. "On n’a pas réussi à se créer de vraies occasions de but parce qu’on a pas joué comme on aurait dû le faire contre un tel adversaire", a reconnu Voss-Tecklenburg, rappelant que si Popp s’était montrée plus adroite ce soir, le match aurait certainement pris une autre tournure.

Mais tout ce travail colombien n’aurait pas eu la même résonance sans le geste génial de Linda Caicedo, 18 ans seulement, au retour des vestiaires. Son but à la 53e minute, aussi superbe que primordial, devrait rester dans les annales de ce Mondial. "Linda a fait un super match, pas seulement sur le plan offensif, mais aussi dans les duels défensifs en un contre un", rappelait Marsiglia.

"Le match contre la France nous a permis d’obtenir une certaine maturité"

Et que dire du but libérateur, la tête victorieuse de Manuela Vanegas à la 97e minute de jeu, sur un corner où elle était étrangement seule ? "Le but n'aurait jamais dû arriver, elle était trop seule dans la surface, s’est lamentée Lina Magull en zone mixte. Évidemment, elle a de grandes qualités, elle place une belle tête et c'est difficile de défendre sur ce genre de situations, mais ce n’est pas normal".

Marsiglia, lui, est revenu quelques mois en arrière au moment d’expliquer les raisons de ce coup de force : "On a beaucoup travaillé sur l’aspect défensif et le match contre la France (en amical, en avril, NDLR) est le match le plus important dans ce domaine. On menait 2-0 avant de prendre 5 buts, ça nous a montré à quel point c’était un aspect important du jeu à ce niveau, et ça nous a permis d’obtenir une certaine maturité".

Tandis que son équipe est désormais en bonne position pour ravir la première place du groupe H, la France, elle, voit le spectre d’un remake de la dernière demi-finale de l’Euro face à l’Allemagne se préciser en 8e. "Je ne crois pas qu’on devrait y penser", a tempéré Voss-Tecklenburg, avant d’enchaîner : "On a montré qu’on était capable de battre la France en phase à élimination directe, mais il faut déjà passer la phase de groupe et ensuite on verra ce qu’il se passe". "Nous devons gagner face à la Corée (vendredi), et ensuite on verra sur qui on tombera. Le Brésil et la France sont parmi les meilleures équipes du monde, mais concentrons-nous sur le prochain match. Ensuite, on reparlera du reste", abondait Lina Magull, avant une dernière journée où tous les scenarii restent possibles, hormis pour les Coréennes.

Dimanche 30 Juillet 2023
Vincent Roussel, à Sydney

Dans la même rubrique :